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- Créé le mardi 12 mai 2015 19:46
- Mis à jour le vendredi 15 mai 2015 10:00
- Publié le mardi 12 mai 2015 19:46
- Écrit par Administrator
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rencontre chrétienne
virtuelle : c’est la honte ?
Un site de rencontre chrétien : que pour les moches ?
« J’entends souvent cette réflexion : “Je suis pas mal, je suis bien dans ma peau, qu’est-ce que j’irais faire sur Internet ? Je ne suis pas tombé si bas…” Elle démontre une résistance narcissique importante », analyse Saïdeh Reza. Le Net apparaît comme la bouée de sauvetage, le dernier recours, l’ultime solution, parfois douloureuse pour l’image de soi. Beaucoup reconnaissent son efficacité, mais surtout pour les autres…
Un site pour faire des rencontres chrétiennes : ai-je besoin de ça ?
« Ça ressort de l’idée du “Je n’ai pas besoin de ça”, la crainte de passer pour un handicapé relationnel », commente Pascal Lardellier. Malgré le formidable battage des médais orchestré autour du Net sentimental, certaines personnes ont encore des scrupules à rejoindre la confrérie sois disant douteuse de ces « désespérés de l’amour », ils sont réduits à tapoter derrière leur écran dans l’espoir de trouver enfin l’âme. Ceux qui ont franchi le pas ne peuvent s’empêcher de se trouver des justifications : « Il faut bien vivre avec son temps », « Ma meilleure amie a tellement insisté », etc. C’est une manière comme une autre de démystifier cette recherche, et d’introduire de la légèreté tout en se persuadant que l’on y va « juste pour voir »…
Aller sur un site de rencontre chretien : que va-t-on penser de moi ?
« Il y a quelque chose de l’ordre de l’interdit, du surmoi, analyse le psychanalyste Loïck Roche, auteur d’In Bed With the Web (avec Yannick Chatelain, Chiron, 2005). C’est comme une transgression très importante de sa propre image, qu’il faut parvenir à dépasser. C’est la même démarche qu’une personne qui se permet d’aller faire une psychanalyse, il faut d’abord qu’elle accepte le fait qu’elle a besoin d’aide. »
« Les chrétiens célibataires endurcis se font souvent une vie remplie d’activités, ils arrive à se convaincre qu’ils n’ont pas forcément besoin de quelqu’un. Ainsi, s’inscrire sur un site de rencontres, c’est nier cette assurance », explique la psychologue Sabrina Philippe. Aller sur Internet, c’est reconnaître un manque, c’est arrêter de se mentir à soi-même. Cette prise de conscience ne sera que bénéfique et n’exclut pas d’avoir une vie sociale digne de ce nom.